Le blog de Arsène Tungali

Descente sur le terrain

La Faculté des Sciences Agronomiques de l’Université de Goma a organisé une descente sur le terrain dans le but de visiter les champs d’expérimentation. Toute la Faculté était concernée par cette sortie. C’est ainsi que, le matin du samedi 29 janvier, nous nous retrouvons tous au Campus pour nous diriger à Bulengo, à environ 20km de la ville de Goma.

Des camions, marque FUSO nous attendaient pour nous y emmener. Les étudiants, autorités facultaires, enseignants permanents et les visiteurs qui étaient présents à l’Université devrions tous participer à cette sortie, la première de cette année académique. Les autorités facultaires avaient leur jeep qui devait les y amener !

Après environ 1 heure de route, nous y sommes. Un très vaste terrain avec une savane herbeuse. C’était un joli décor, beau à voir. Avant de sortir, le Vice-Doyen de la Faculté nous avait dit que nous disposions d’environ 10 ha de terrain que nous devons utiliser pour nos expérimentations. C’était vrai car on l’a remarqué.

Chacun était habillé en tenu presque adapté au boulot qui nous attendait. Nous étions appelés à défricher tout le terrain pour le préparer à recevoir nos cultures expérimentales. La Faculté compte environ 400 étudiants, depuis le premier graduat jusqu’en 2è ingéniorat, tous étions là. Nous étions munis de machettes, jalons, décamètres, GPS, bref, des outils de défrichage et de mesure ou de positionnement.

La ville de Goma est située dans une région volcanique car elle connaît à ses limites les volcans de la chaîne des Virunga, contenant le Volcan Nyiragongo qui a fait sa dernière éruption en 2001. C’est ainsi que le sol est constitué de roches volcaniques réputées très fertiles. En observant un champ à Goma, vous pouvez vous poser la question de savoir comment des cultures peuvent pousser sur un roc ! Les cultivateurs de ces terrains ont une façon à eux de cultiver sur de tels terrains et y planter des cultures qui s’adaptent facilement.

Les enseignants nous indiquaient à chacun 10m2 de terrain, après mesure à l’aide d’un décamètre, qu’il fallait entretenir. Tous derrière eux, chacun recevant son terrain et directement se mettant à le défricher car le temps avançait et midi approchait, le moment où il serait presque impossible de travailler car le soleil devenait petit à petit accablant.

Vers 2h de l’après midi, la majorité était déjà fatiguée, ne sachant plus continuer. Nombreux n’avaient pas prévu de l’eau à boire car selon le programme, le travail devait se terminer avant midi. Mais curieusement, on est parti de l’Université tard vers 10heures.

Avant le départ, j’avais eu un entretien avec un chercheur de l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) qui m’avait confié qu’à cet endroit, on pouvait remarquer plusieurs petits endroits qui sont couverts de gaz. La ville de Goma étant une région volcanique, il était possible de rencontrer des endroits, même en pleine ville où il est indiqué la présence de « mazuku » ou gaz dû au volcan.

J’étais donc trop attentif pour ne pas y fouler mes pieds. Un habitant de cette contrée m’a indiqué un endroit disant qu’il y en avait là et que des chèvres en sont déjà mortes alors qu’elles y cherchaient leur nourriture. C’est curieux qu’aucune indication n’y soit présente pour prévenir les passants !

C’est ainsi que, quoi que n’ayant pas fini le défrichage, nous étions obligés de rebrousser chemin pour ne pas trop se fatigue. En somme, ça a été une bonne sortie car on a eu le temps de visiter cet endroit et de respirer un air frais venant du beau Lac Kivu.

Arsène Tungali